mercredi 29 janvier 2014

Emission sur Radio Notre Dame



Mardi 28 janvier, alors que je posais les pieds en Thaïlande était diffusée une émission Orient Extrême spéciale Terres Karens, enregistrée dimanche soir sur Radio Notre Dame.

Orient Êxtreme est une émission proposée et présentée par les MEP, qui veut décrypter l'actualité en Asie du Sud Est.

Logo de Radio Notre DameRetrouvez ici le podcast de l'émission qui sera rediffusée dimanche à 20h30! L'interview commence vers 11'30.

jeudi 16 janvier 2014

Retour en Thaïlande

Les billets sont dans la poche. Le sac, vide, n'attend que d'être rempli à nouveau. Mon retour en Thaïlande est prévu pour le 28 janvier (départ le 27).

Dans le cadre de mes études - Master en Sciences Sociales, Expertise en Population et Développement -, j'effectuerai un stage de 3 mois auprès des Karens au sein de l'association Terres Karens. Il s'agit d'une association loi 1901 soutenant des projets de solidarité auprès des Karens de la région de Tak. J'y serai responsable du développement d'un des projets de l'association : une coopérative agricole. Lors de mon stage j'effectuerai un audit de la coopérative de Mae Woei et me chargerai de la prospection pour son développement.

Soucieux de pouvoir donner des nouvelles à mes proches et faire partager mon expérience, ce blog est ré-ouvert ! Il me permettra aussi de publier éventuellement des articles scientifiques, soumis bien sûr aux droits d'auteur (faut pas déc' quand même).

http://www.terres-karens.org/

mercredi 12 juin 2013

Une voiture, lancée sur une piste goudronée... 13 juin 2012 - 13 juin 2013



Une voiture, lancée sur une piste goudronnée. Il est 18h00 et le soleil descend rapidement dans le ciel. La voiture, un pick-up gris, a quitté la route principale il y a un peu plus de 5 minutes maintenant, et elle se retrouve à arpenter un paysage accidenté. Juste à la sortie de la route principale elle a traversé un village. Le petit village de Mae Usu.
Le soir tombe sur la jungle encore verte, bénéficiant des ressources accumulées pendant la saison des pluies finie depuis peu. Les virages s’enchaînent. Quelques maisons se distinguent dans le paysage, trahies par une fumée annonçant un repas proche.

« Une fois que nous aurons quitté la route, avait dit le père Nicolas, il nous restera 10 minutes avant d’atteindre Ponouaypou ». Dix minutes. Mon souffle ralenti, les battements de mon cœur s’accélèrent. A l’extérieur c’est un calme apparent. A l’intérieur c’est une tempête d’émotions. Chaque virage semble être le dernier. Je prie pour qu’il y en ait encore un. La route descendant donne cette impression que l’on s’enfonce toujours plus profondément dans la jungle. Il n’y a rien, plus rien maintenant. Chaque recoin est nouveau. Chaque arbre, fleur, fougère m’est inconnu. La piste goudronnée disparaît de temps à autre pour laisser la place à une piste de terre. Il n’y a rien si ce n'est une flore abondante. Puis à la sortie d’un virage, il apparaît, sur une petite colline, Ponouaypou. Les rizières fraîchement coupées lui lèchent les pieds, et permettent de l’élever un peu plus qu’il ne l’est. Un petit pont, enjambant la rivière nous fait entrer symboliquement dans le village. Les villageois se retournent au passage de la voiture. Le père les salue. Je reste timide au fond de mon siège. Il faut encore sortir du village. Descendre de nouveau au niveau de la rivière puis attaquer, une fois le pont traversé, une dernière côte pour arriver au centre.

Trois jeunes accompagnent un professeur pour nous accueillir et prendre mes affaires. Tout commence.
Tout était à découvrir. Tout semblait à faire. Il me suffisait de me mettre dans les pas de mes prédécesseurs et de préparer ceux de mes successeurs. Mon sac, une fois vidé, ne devait se remplir de nouveau, que 6 mois et demi plus tard.

Il est 15H30. Les épais nuages de la mousson se sont déjà rassemblés dans le ciel. Nous sommes le 13 juin 2012. En bas des marches du centre, je regarde ces 6 mois et demi. Ces visages, ces lieux, cette nature. Tout ce qui m’était inconnu. La voiture emprunte le chemin inverse. Et comme si je découvrais pour la première fois chaque virage, je les inscris au plus profond de ma mémoire comme un bien précieux.  Nous traversons le village, une dernière fois. J’essaye d’imprimer en moi chaque maison, chaque détail, chaque visage. Le pont est traversé, et les rizières sont derrière nous. Le paysage accidenté a bien changé. Beaucoup plus vert il bénéficie des premières pluies qui annoncent la mousson.  La traversée du village est trop courte, le retour à la route principale est trop court, et le retour à la gare routière est trop court. Ne rien oublier, ne rien oublier.

Les images défilent dans ma tête. Les visages, les événements, ceux marquant, comme ceux en apparence insignifiants de tous les jours. Les centaines de bracelets accrochés autour de mes poignets lors de la soirée d’au revoir de la veille, témoignent du bonheur partagé de ces 6 mois et demi. Chacune des personnes du centre, du petit internat voisin et de mes amis du village m’a remis, en signe de bénédiction, un bracelet de coton, à chaque main, voulant ainsi bénir mon retour, ma famille, ma vie et ma future épouse, etc.


Les derniers sourires, et les enfants venus m’accompagner remontent dans le pick-up. De loin les plus beaux des sourires. Un signe de la main de Hpada, et la voiture disparait.

Je ne laisse rien derrière moi. La vie continue au centre, où d’autres volontaires découvrent et quittent Ponouyapou régulièrement. Mais cependant il y a dorénavant une attache plus grande que celle mise en place par un simple passage. Et même un an après il y a bien plus qu’une familiarité, c’est une Amitié qui s’est établie avec ces montagnes, ces villages, ces personnes, ces enfants et cette culture. Une Amitié et une unité que je peux retrouver chaque fois que je récite un Avé, un Pater.

Ce 13 juin 2012, sur la route, j’ai obtenu la réponse à mon « Pourquoi ? » de la première nuit passée à Ponouaypou.

 
 


mercredi 19 décembre 2012

Et vous ?

Voilà plus d'un an que je suis parti en Thaïlande, bientôt 6 mois que je suis rentré. Quelques internautes se baladent et tombent parfois sur ce blog. A vous qui venez de lire mes aventures siamoises, ou qui allez les découvrire, je vous demande pourquoi pas vous ?

Le volontariat MEP, une expérience qui change une vie. Pars donner, et tu seras pardonné !

dimanche 17 juin 2012

Merci


Avec Suwit


Avec une petite partie des garçons du centre


9h45 Aéroport de Marignane. Vol Lufthansa 1086/049. Me voilà de retour en France.

Qu'il n'est pas évident d'écrire un dernier article après 6 mois et 20 jours. Aussi je ne vous laisserai qu'une phrase de notre Saint Père lors des JMJ de Madrid, adressée aux jeunes francophones, mais qui s'adresse à tous :




"N’ayez pas peur d’être catholiques, d’en témoigner toujours autour de vous avec simplicité et sincérité ! Que l’Église trouve en vous et en votre jeunesse les missionnaires joyeux de la Bonne Nouvelle !"


                                 
 Enfants Du Mékong



Remise de bénédictions pour mon retour et ma vie future par le premier chrétien de ce secteur

Soccu et Hpada






Avec le chef chrétien et son épouse


Avec des villageois, enfants et le père Missionnaire

vendredi 1 juin 2012

A vous de jouer !

01 juin 2012.
Le compte à rebours est lancé.
 Soupir. Gros Soupir. Très Gros Soupir. Énorme Soupir.

A vous de me convaincre de rentrer en France, quitter ma houe et mon chapeau de feuilles, en commentant cet article, en commençant par "parce que..."
En attendant vos suggestions, ici il pleut.

jeudi 24 mai 2012

Au fil des jours #3


Mercredi 23 mai. Il est 22h14, les petits sont couchés, les grands aussi d’ailleurs, les Complies sont dites. L’électricité est coupée, les bougies sont allumées, et mon ordi commence à utiliser sa batterie. Dehors la pluie s’est arrêtée, mais le ciel couvert nous laisse un ciel uniformément noir. Les alentours sont envahis de la mélodie des différents chants d’insectes, seuls à occuper la jungle, le village et le centre endormis. La nuit, si crainte des karens, est leur domaine. Il y a aussi certainement un ou deux « hommes barbus », c’est gens qui se font passer pour des karens, trompés par leur barbe, quasi-inexistante chez les karens, qui cherche à enlever ceux qui osent s’aventurer dans le village. Peut être quelques esprits tournent aussi dans le village revenant tourmenter quelques connaissances de leur ancienne vie. La nuit est un moment fabuleux ici. Aucune ville ne vient déranger le silence de la jungle. Pas une lumière mise à part les 3 du temple qui nous fait face. Un ciel, immense, et captivant, tel un aquarium lorsqu’il est dégagé. Je ne le verrai plus ainsi. La saison des pluies est là. Alternance de grosses averses, orages, bruines, ciel couvert et menaçant. Les insectes se réfugient dans les maisons pour y trouver abris et surtout nourriture. Mes réserves d’Oréo (sans citer de marque), de pâte à tartiner, de pain de mie et de bonbons sont souvent attaqué par les fourmis. Chaque soir ma lampe est prise d’assaut par une myriade de moucherons, fourmis volantes, sauterelles, et autres insectes volants avant que le groupe électrogène qui fourni l’électricité ne soit coupé. Tout ce petit peuple se réfugie alors sur les seules sources de lumières restantes, l’écran de mon ordi ou les deux flammes de mes bougies, se risquant ainsi à se bruler les ailes. Les pertes sont nombreuses, encourageant les fourmis à venir faire leurs courses dans ma chambre. Un Totei vient de chanter. La chauve sourie qui partage ma chambre a déjà montrer le bout de son nez avant de repartir très vite. Elle n’est pas la bienvenue ici. Sur mon bureau s’entasse des factures non trier résultats de près d’une semaine d’absence. Mon guide de Thaï (nouveau défi après le karen) côtoie un chapelet, des lignes d’écriture de l’alphabet thaï un album photo, mon opinel (sans le pain ni le pâté) , une demi douzaine de stylo, une enveloppe sans lettre dedans, un conserve de crème de  marron un calendrier thaï, du fil, une aiguille, et mon ordi. Il faudrait vraiment que je re-re-re-re-…-re-range ce bureau. Sur mes étagères ma réserve personnelle de gâteaux. Au dessus de mon bureau, un dictionnaire karen-thaï-français-anglais, celui d’anglais, qui m’a plus servi à écraser les blattes de 10cm, « Les Robes Rouges », Caritas in Veritate, la Vie de Marthe Robin, Petites histoires du Vatican, Le Nouveau Testament, mon carnet de chant karen, La Bible de Jérusalem, mon carnet de route, le n°2 encore vierge, les carnets de compta, de gestion de l’atelier couture, et de karen.

Demain il faudra que j’aille mettre à jour la production de l’atelier couture. Que je commence d’ailleurs à faire mes courses. Puis je commencerai à rédiger ma lettre au prochain volontaire pour le tuilage, j’irai surement faire un tour dans une maison. Une rencontre. Un sourire. Un bonjour de la main. Une visite au pensionnat des sœurs. Puis le reste de la journée sera occupé à lire, discuter avec les gens de passage, prendre un verre, des gâteaux avec le staff, peut être un peu de travaux agricole. Dormir un peu. Puis il faudra aussi faire la compta. Une lessive, le rangement de la chambre. Les enfants seront là, une heure de Taccro (sport local) ou de foot (sport moins local, bien que certaines règles diffèrent un peu…). La douche, le repas, la prière, l’étude. Puis le ballet des insectes recommencera, et le ciel sera toujours aussi noir. Ce n’est pas de la routine, c’est une vie unique.

Aujourd’hui, j’ai obtenu un visa de 15 jours en faisant un allez retour en Birmanie. Dans 2 semaines il faudra refaire la démarche (20 min). Mais pour le moment je profite. Avancant d’un pas lourd et lent pour rester disponible.
Bonne nuit – 23h00.