vendredi 27 janvier 2012

Une journée type !

Cela fait longtemps que je n'ai pas donner de nouvelles par ce blog. Quelques photos semer par ci par là pour combler un manque ; si manque il y a. Je dirais pour me justifier que j'ai beaucoup écrit ce dernier mois, mais là beaucoup de gens se sentirai blesser de ne pas avoir reçu de lettre (patience) alors je ne dirais rien, sauf que je m'excuse pour les fautes d'orthographes.

Une journée à Ponouaypou un chanson pour me faire pardonner. L'exercice n'est pas évident, et donnera surement un résultat aussi convainquant que la reprise de Love is around the world dans Love actually. Aussi en clin d'oeil à un certain Caméléon je me permet de prêter au jeu sur un air bien connu d'une blonde à la longue chevelure.

Six heures moins dix je me lève et dehors il fait nuit !
Vite je me lève il faut qu'j'monte à l'église.
La cloche sonne, une fois, deux fois, trois fois,
Je m'habille, me réhabille jusqu'à 6h15 !
Ensuite je prie, un peu, et je comprend parfois,
Le Karen ça va mieux, je dis NoF mBrEyB (Nauj Maria)
Puis c'est du riz du riz, des oeufs et quelques fois,
je me demande si j'reprends du riz !

Avant midi, c'est cochons, poules, niapos et jardin !
Travaux manuels, coutures, lessives et rangements !
Après-midi, karen, compta, sieste et anglais !
Discussions, traductions, rires et les thaïs m'épatent !

Puis les petits arrivent, les arroseurs s'allument (en fait là c'est juste pour dire qu'on arrose le jardin)
On va jouer au football, et parfois au tacrot,
Les p'tits voisins débarquent, on s'prends de bon fou rire !
Dans ce village où je grandis.
Et je me demande, et demande, et demande, et demande, comment f'rais-je sans riz !

Et puis le soir, se lèvent les lumières avant la prière, pour s'émerveiller.
Les cours d'anglais se font juste après !
Puis il l'heure, pour nous d'aller nous coucher.

Voila, maintenant j'aime à vous imaginer chacun, essayant de chanter par dessus les vraies paroles, ne comprenant pas ou à peine comment je me suis débrouiller.

Mon Ange Gardien descend.

Aux champs

Lékeuti









mercredi 4 janvier 2012

Joyeux Noël ! Saku Toolauz Kri'hoplaif !


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Joyeux Noël !
Après avoir fêté Noël pour la 5ème fois, et avant de le fêter une 6ème fois le week end prochain, je souhaite vous toucher de mots sur ce Noël tel qu’il devait être fêté par les tout premiers chrétiens. En effet les communautés catholiques sont toutes ressentes chez les karens, 50 ans pour les plus vieilles. C’est donc à côté d’un des premiers baptisés de la région que j’ai passé la messe de minuit de ce qui allait être mon 1er Noël de 2011. Le 17 décembre dès 7h30 tout le centre, qui devait accueillir l’évènement était en ébullition. Des hommes et femmes du village venant tuer le cochon, d’autres préparant le riz en quantité suffisante, les légumes, ou d’autres encore accueillant les villageois ayant fait plusieurs kilomètres à pieds avec femmes enfants et bagages « juste » pour Noël. Joie de sentir la ferveur de ces jeunes communautés faisant entrer par les pieds dès le matin le mystère de la Naissance du Sauveur.
Puis dès 9h00 s’en suit la loterie qui permet une distribution de nombreux vêtements, paquets de gâteaux, de sardines séchées, de porte-clefs et autres petits trucs de ce genre. Cela a pour avantage majeur de réunir tout le village, mêlant ainsi les différentes communautés religieuses.
Puis après une après midi vite passé, il est l’heure de la messe (oui moi aussi j’ai remarqué que la journée était passé vite… l’après midi fut tranquille, jusqu’au repas du soir. Ce fut d’ailleurs un véritable banquet (surtout pour nous, les Kolawas, faranghs, …). La messe commence par un temps de confession, où se suivent, à genoux, les fidèles, chacun attendant son tour patiemment.
Une fois les confessions terminées, il est temps de commencer la veillée, avec l’élévation de l’étoile confectionnée durant la semaine, devant l’église, par le chef chrétien du village. Et pendant que l’Etoile s’élève, tous les fidèles entonnent la version Karen d’« Il est nait Le Divin Enfant »,tels les anges près de Bethléem, annonçant à qui veut l’entendre la naissance du Seigneur.
La messe est rapide sans fioritures et excès. Elle se termine par une salutation à l’Enfant de la crèche nouveau naît.
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(Saku toojlauz Kri hoplaif)
Puis c’est le « show » comme me le répète Djo Bo (le responsable du centre) depuis une semaine. S’en suivent, après une adaptation du film Marie de Nazareth, une série de danses préparer par les enfants du centre, du pensionnat voisin, du village, … Un moment de fête, où l’ancien, qui a connu le 1er père missionnaire de la région, le chef chrétien, et le maire du village, lui aussi chrétien, nous souhaitent un joyeux Noël et nous exhortent sur la beauté et la sainteté de cette nuit.
La fête finie, nous partons à l’arrière des pick-up du centre, chanter dans les maisons des cantiques de Noël (et chants à boire français). Une belle nuit, étoilée que je veux imaginer identique à celle de la naissance de la Vie.
Le 24 en début d’après midi je descends à Mae Tan (Tan Song Yang), pour être récupéré le lendemain par le pado et partir faire une tournée de Noël. Pour cette « véritable » veille de Noël, nous partons, les sœurs françaises (mais aussi italienne, canadienne et brésilienne), Yann, volontaire dans un village encore plus reculé que le mien, 5 jeunes karens et une prof, vers Mae Ramat, dans une école. Cette fois la messe est en thaï, ça me change car c’est déjà le 3ème Noël. Une belle célébration où l’église résonne des voix des enfants scolarisés ici. La prière des quelques français que nous représentons et néanmoins perturbées par le chant de communion qui est composé sur la musique de « Jingles Bels » … l’humour du Seigneur qui nous rejoint.
Nous rentrons, heureux, chantant des chants de Noël pour partager un délicieux repas offert par les Sœurs ! Du saucisson, du jambon, du fromage, et du riz !!! Bien que les karens aillent se coucher tôt, nous restons entre francophone jusqu’au bout de la nuit, parlant d’un peu tout et n’importe quoi ! Un beau moment de convivialité ! Merci les Sœurs !
Enfin le dernier Noël en date (nous sommes, quand j’écris, le 29, il y en aura encore un le1/2 janvier), le 5ème, je l’ai passé dans un endroit peu habituel (si si le fêter au fin fond de la jungle thaïe c’est normal), puisqu’il s’agit du camp de réfugié de Mae La. Un camp qui accueille des birmans fuyant la junte au pouvoir Pour éviter de dire des choses que je n’aurais pas le droit de dire, je vous dirais juste que le Christ nous rejoins tous même celui qui parait le plus faible et le plus abandonné, et que lorsque nous avons tout perdu, nous avons toujours une chose, une chose que nous ne pourrons jamais perdre, l’Amour d’un Père. Un très beau Noël !

Venez chanter ses louanges, venez, adorez Le
Entrons, courbons nous, prosternons nous, à genoux devant le Dieu qui nous a fait ! 

Et je vous propose de lire, relire et méditer pour l’occasion cette litanie (non exhaustive) des noms de Jésus.
L’Alpha, L’Omega, Le Premier, Le Dernier, Le Commencement et La Fin, Fils Unique engendré, Premier nait des créatures, d’entre les morts Premier né
Verbe auprès de Dieu, Parole de vie, Verbe fait chaire en Jésus, Celui qui vient du Ciel au nom du Seigneur, Dieu avec nous, Emmanuel
Joie d’Abraham, Fils de David, Fils de Joseph, Fils d’Adam, Fils du Dieu vivant, Le Fils de Marie, Fils bien aimé, Joie du Père,
Le Fils de l’Homme, Le Fils de Dieu, Frère des hommes, L’Enfant Roi, Image de Dieu, Puissance de Dieu, Gloire du Seigneur, Don de Dieu
Juge de miséricorde, Médecin des pécheurs, Guérisons des nations, Le Fils crucifié, Miroir de nos péchés, Cœur transpercé, Rédempteur
Le Temple véritable, L’Agneau immolé, Victime innocente, Notre Pâque, Pain qui vient du Ciel, L’Esprit et La Vie, L’Alliance éternelle dans le Père
Etoile radieuse, Astres du matin, Soleil de justice, Soleil levant, Soleil  de l’Agneau, Flambeau de Sion, Lumière du monde, Vraie lumière,
Garant de l’Alliance, Epoux de Sion, Consolation d’Israël, Signal pour les peuples, Etendard en Sion, Salut désiré des nations,
Jésus, Sauveur

PS : j’ai essayé de faire court, j’aurais pû parler des spectacle de 4 heures, des loteries de 8h de long en plein canniard, des pistes infranchissables, des nuits dans le froid, des araignées envoyées en morceaux en pleine messe par un ventilateur, de l’apparition de Francis Lalanne en Joseph, … mais je ne le ferais pas, pas maintenant.
Et si vous ne pouvez pas lire le Karen, envoyez moi un petit mail pour que je vous donne les fichiers de Police

Un vieux loup nommé Frère Blanc – Lettre ouverte à mes amis routiers du Clan Centurion du Calvaire et d’ailleurs.


Chers frères routiers,

Voici déjà plus d’un mois que je suis parti me rapprocher du pays de Mowgli. Arrivé dans mon village, Ponouaypou, j’ai rapidement reçu le nom de Sowa, qui signifie Frère Blanc. Doux hasard. Mon village se situe au milieu de nulle part, entouré d’une jungle luxuriante, dans laquelle je n’ose m’aventurer, de peur de faire de mauvaises rencontres, ne connaissant pas le maître mot en Karen.
C’est donc devant un paysage splendide que je vous rejoins chaque jour à l’Angélus. Le matin, vers 6h00 devant un ciel où se côtoient les couleurs froides de la nuit et les couleurs chaudes du soleil levant. Le midi devant le même paysage brûlant sous un soleil bien haut dans le ciel, et le soir dans l’intimité de ma chambre devant ce cher foulard qui ne m’a pas quitté, et un photo du Baussant sur cette mythique route de Saint Jacques (dédicace à Christophe, Bastien, Albert, et les 600 autres routiers) de l’été 2010. Je pense bien souvent à vous. Votre route d’hivers approche. Quel doux moment de ce retrouver pour partager cette route que nous sommes trop souvent habitué à effectuer seul. Je compte sur vous pour la faire aussi belle, mythique et pêchue que possible !
Moi, de l’hiver, je n’en ressens que la température… 15°C le matin qui se supportent assez bien avec une polaire ou deux, et qui paraissent frigorifiant comparé à la chaleur écrasante du reste de la journée (de 8h à 19h). Aujourd’hui, jeudi 29 décembre 2011 j’ai achevé une tournée avec le Père de la région, le Pado Nicolas, pour fêter Noël dans différents villages. En tout j’aurais fêté 6 fois Noël. J’ai notamment été dans un camp de réfugiés birmans, fuyant la junte militaire au pouvoir. J’y ai passé une vingtaine de petites heures dans cet endroit où se côtoient toutes les couches de la société birmane et où tout espoir d’avenir se trouve retenu derrières des barrières. Dans cette environnement, cette fête de la Naissance du Sauveur prends un sens tous particuliers. Il vient bien rejoindre les plus petits.
Avec toutes ces fêtes de Noël, mes petites habitudes prisent dès le début sont un peu bouleversées. Je suis d’ordinaire, professeur d’anglais le soir en études pour les 13 petits pensionnaires du centre agricole où je vis et où il n’y a pas d’étudiants cette année. Le reste du temps, je travaille mon Karen, aide aux travaux du centre, qui est une ferme, avec ces plantations, ses animaux, et je réfléchis à l’utilisation du centre, voir son éventuelle réorientation. N’en déplaise à certains, je ne suis pas venu pour faire, mais pour être.
Je vis dans le centre, une petite chambre bien confortable à un étage où tout est en bois. En me baladant, j’ai l’impression d’être dans un camp qui va durer 6 mois, avec des maisons qui ressemblent plus à des tentes surélevées, une vaisselle à l’eau froide, une cuisine au feu de bois, des douches froides à 17h45, des jeux et des rires, des journées glandouilles, des journées de services, des soirées chantantes, …
Je vous assure de ma prière et vous donne rendez vous à chaque Angélus,
Vivement la route d’été !

Sursum Corda !
FSS
Pierre-Yves