Chers frères routiers,
Voici déjà plus d’un mois que je
suis parti me rapprocher du pays de Mowgli. Arrivé dans mon village, Ponouaypou,
j’ai rapidement reçu le nom de Sowa, qui
signifie Frère Blanc. Doux hasard. Mon village se situe au milieu de nulle
part, entouré d’une jungle luxuriante, dans laquelle je n’ose m’aventurer, de
peur de faire de mauvaises rencontres, ne connaissant pas le maître mot en
Karen.
C’est donc devant un paysage
splendide que je vous rejoins chaque jour à l’Angélus. Le matin, vers 6h00
devant un ciel où se côtoient les couleurs froides de la nuit et les couleurs
chaudes du soleil levant. Le midi devant le même paysage brûlant sous un soleil
bien haut dans le ciel, et le soir dans l’intimité de ma chambre devant ce
cher foulard qui ne m’a pas quitté, et un photo du Baussant sur cette mythique
route de Saint Jacques (dédicace à Christophe, Bastien, Albert, et les 600
autres routiers) de l’été 2010. Je pense bien souvent à vous. Votre route
d’hivers approche. Quel doux moment de ce retrouver pour partager cette route
que nous sommes trop souvent habitué à effectuer seul. Je compte sur vous pour
la faire aussi belle, mythique et pêchue que possible !
Moi, de l’hiver, je n’en ressens
que la température… 15°C le matin qui se supportent assez bien avec une polaire
ou deux, et qui paraissent frigorifiant comparé à la chaleur écrasante du reste
de la journée (de 8h à 19h). Aujourd’hui, jeudi 29 décembre 2011 j’ai achevé
une tournée avec le Père de la région, le Pado Nicolas, pour fêter Noël dans
différents villages. En tout j’aurais fêté 6 fois Noël. J’ai notamment été dans
un camp de réfugiés birmans, fuyant la junte militaire au pouvoir. J’y ai passé
une vingtaine de petites heures dans cet endroit où se côtoient toutes les
couches de la société birmane et où tout espoir d’avenir se trouve retenu
derrières des barrières. Dans cette environnement, cette fête de la Naissance
du Sauveur prends un sens tous particuliers. Il vient bien rejoindre les plus
petits.
Avec toutes ces fêtes de Noël,
mes petites habitudes prisent dès le début sont un peu bouleversées. Je suis
d’ordinaire, professeur d’anglais le soir en études pour les 13 petits
pensionnaires du centre agricole où je vis et où il n’y a pas d’étudiants cette
année. Le reste du temps, je travaille mon Karen, aide aux travaux du centre,
qui est une ferme, avec ces plantations, ses animaux, et je réfléchis à
l’utilisation du centre, voir son éventuelle réorientation. N’en déplaise à
certains, je ne suis pas venu pour faire, mais pour être.
Je vis dans le centre, une petite
chambre bien confortable à un étage où tout est en bois. En me baladant, j’ai
l’impression d’être dans un camp qui va durer 6 mois, avec des maisons qui
ressemblent plus à des tentes surélevées, une vaisselle à l’eau froide, une
cuisine au feu de bois, des douches froides à 17h45, des jeux et des rires, des
journées glandouilles, des journées de services, des soirées chantantes, …
Je vous assure de ma prière et
vous donne rendez vous à chaque Angélus,
Vivement la route d’été !
Sursum Corda !
FSS
Pierre-Yves
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