mercredi 4 janvier 2012

Un vieux loup nommé Frère Blanc – Lettre ouverte à mes amis routiers du Clan Centurion du Calvaire et d’ailleurs.


Chers frères routiers,

Voici déjà plus d’un mois que je suis parti me rapprocher du pays de Mowgli. Arrivé dans mon village, Ponouaypou, j’ai rapidement reçu le nom de Sowa, qui signifie Frère Blanc. Doux hasard. Mon village se situe au milieu de nulle part, entouré d’une jungle luxuriante, dans laquelle je n’ose m’aventurer, de peur de faire de mauvaises rencontres, ne connaissant pas le maître mot en Karen.
C’est donc devant un paysage splendide que je vous rejoins chaque jour à l’Angélus. Le matin, vers 6h00 devant un ciel où se côtoient les couleurs froides de la nuit et les couleurs chaudes du soleil levant. Le midi devant le même paysage brûlant sous un soleil bien haut dans le ciel, et le soir dans l’intimité de ma chambre devant ce cher foulard qui ne m’a pas quitté, et un photo du Baussant sur cette mythique route de Saint Jacques (dédicace à Christophe, Bastien, Albert, et les 600 autres routiers) de l’été 2010. Je pense bien souvent à vous. Votre route d’hivers approche. Quel doux moment de ce retrouver pour partager cette route que nous sommes trop souvent habitué à effectuer seul. Je compte sur vous pour la faire aussi belle, mythique et pêchue que possible !
Moi, de l’hiver, je n’en ressens que la température… 15°C le matin qui se supportent assez bien avec une polaire ou deux, et qui paraissent frigorifiant comparé à la chaleur écrasante du reste de la journée (de 8h à 19h). Aujourd’hui, jeudi 29 décembre 2011 j’ai achevé une tournée avec le Père de la région, le Pado Nicolas, pour fêter Noël dans différents villages. En tout j’aurais fêté 6 fois Noël. J’ai notamment été dans un camp de réfugiés birmans, fuyant la junte militaire au pouvoir. J’y ai passé une vingtaine de petites heures dans cet endroit où se côtoient toutes les couches de la société birmane et où tout espoir d’avenir se trouve retenu derrières des barrières. Dans cette environnement, cette fête de la Naissance du Sauveur prends un sens tous particuliers. Il vient bien rejoindre les plus petits.
Avec toutes ces fêtes de Noël, mes petites habitudes prisent dès le début sont un peu bouleversées. Je suis d’ordinaire, professeur d’anglais le soir en études pour les 13 petits pensionnaires du centre agricole où je vis et où il n’y a pas d’étudiants cette année. Le reste du temps, je travaille mon Karen, aide aux travaux du centre, qui est une ferme, avec ces plantations, ses animaux, et je réfléchis à l’utilisation du centre, voir son éventuelle réorientation. N’en déplaise à certains, je ne suis pas venu pour faire, mais pour être.
Je vis dans le centre, une petite chambre bien confortable à un étage où tout est en bois. En me baladant, j’ai l’impression d’être dans un camp qui va durer 6 mois, avec des maisons qui ressemblent plus à des tentes surélevées, une vaisselle à l’eau froide, une cuisine au feu de bois, des douches froides à 17h45, des jeux et des rires, des journées glandouilles, des journées de services, des soirées chantantes, …
Je vous assure de ma prière et vous donne rendez vous à chaque Angélus,
Vivement la route d’été !

Sursum Corda !
FSS
Pierre-Yves

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire